État des lieux de sortie : les réparations à la charge du locataire
29/03/2019Lors de l’état des lieux de sortie, les réparations à effectuer sont inventoriées dans chaque pièce. Chaque installation du logement est inspectée afin de définir si elle doit faire l’objet de travaux. Cet état des lieux est différent selon que le contrat concerne une location vide ou meublée. Toutefois, quel que soit le type de bail signé, le locataire doit rendre le logement dans son état initial. Si l’usure normale de l’habitation n’est pas imputable au locataire, certaines réparations peuvent lui être attribuées.
L’essentiel du dossier :
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ÉTAT DES LIEUX DE SORTIE ET RÉPARATIONS DANS LE LOGEMENT
Un état des lieux de sortie est établi lors du départ du locataire, de préférence en présence de ce dernier. Cette formalité signifie sa sortie définitive du logement. C’est aussi à ce moment-là que le propriétaire bailleur récupère les clés du bien.
L’état des lieux de sortie fait suite à un état des lieux d’entrée. Il se base donc sur le document qui a été rédigé lors de la signature du bail et de la prise de possession du bien. Tous les points notés au moment de la remise des clés au locataire vont être contrôlés pendant l’état des lieux de sortie. C’est à cette occasion que les dégradations dont le locataire est à l’origine vont être listées, afin qu’il procède à leur réparation lui-même ou règle les dépenses liées à la remise en état du bien. Toutefois, l’usure normale du logement ne peut être portée à la responsabilité du locataire. Seules les dégradations intentionnelles ou l’absence d’entretien courant peuvent être à la charge du locataire.
QUELLES RÉPARATIONS PEUVENT ÊTRE IMPUTABLES AU LOCATAIRE ?
L’article 4 du décret n° 2016-382 du 30 mars 2016, en application de l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989, définit la vétusté comme « l’état d’usure ou de détérioration résultant du temps ou de l’usage normal des matériaux et éléments d’équipement dont est constitué le logement ». Toutes les réparations de l’habitation ne peuvent être supportées par le seul locataire : les dégradations liées à la vétusté sont à la charge du propriétaire.
Cependant, certaines rénovations sont à effectuer par le locataire avant l’état des lieux de sortie. Il s’agit de celles qui résultent de détériorations hors vétusté, induites par sa personne ou ses proches, qu’elles soient volontaires ou non. Ainsi, le locataire doit procéder au remplacement, à la réfection ou à la remise en état, le cas échéant :
- Des portes et des fenêtres abîmées ou cassées ;
- Des vitrages brisés, ainsi que des mastics ;
- Des faïences et carrelages au mur ;
- Des revêtements au sol (lame de parquet, carrelage, moquette…) ;
- Des cloisons, murs et plafonds ;
- Des revêtements aux murs (peintures, tapisseries…) ;
- Des trous faits pendant l’occupation du logement et non mentionnés dans l’état des lieux d’entrée ;
- Des dispositifs de fermeture des placards, ainsi que des charnières ;
- Des équipements électriques détériorés (prises, interrupteurs, gaines de protection…) ;
- Des éléments de plomberie qui auraient été mal entretenus ou abîmés (évier, appareils sanitaires, chauffage, canalisations d’eau, gouttières…).
Afin de conserver le logement dans un bon état, les réparations doivent être réalisées au fil de l’apparition des dégradations, et pas seulement avant l’état des lieux de sortie. Dans tous les cas, c’est au locataire d’assumer le coût de ces réfections.
Le locataire est aussi responsable, pendant toute la durée de la location, de l’entretien courant du logement, de ses installations énergétiques et de ses équipements. Cela inclut les menues réparations comme le changement des joints, d’un pommeau de douche, d’un mécanisme de chasse d’eau, le remplacement d’une plinthe fissurée, etc. Il est également tenu de procéder à la maintenance annuelle de la chaudière et d’en supporter le coût. Si le locataire n’a pas effectué cet entretien au jour le jour et que des dégradations importantes découlant de son manque de sérieux apparaissent au moment de l’état des lieux de sortie, les réparations requises sont à assumer par ses soins (comme les conséquences d’un dégât des eaux non déclaré). Les défauts liés à des vices de construction, des malfaçons ou un cas de force majeure restent à la charge du propriétaire (ou de l’assurance du locataire ou du propriétaire).
QUE FAIRE EN CAS DE RÉPARATIONS NON FAITES ?
Pour remettre le bien en état avant de le restituer à son propriétaire, le locataire doit effectuer les réparations qui lui incombent. En cas de non-respect de cette obligation locative, le propriétaire bailleur peut conserver une partie ou la totalité du dépôt de garantie qui a été collecté lors de la signature du bail. Cette somme correspond au maximum à un mois de loyer hors charges en location vide et deux mois de loyer hors charges en location meublée (pour un bail signé depuis le 27 mars 2014).
Il faut toutefois noter que pour effectuer une retenue financière sur le dépôt de garantie, le bailleur doit justifier le coût des réparations à l’aide de devis ou de factures d’artisans, de tickets de caisse correspondant à l’achat de matériaux, etc.
S’il n’est pas d’accord avec l’état des lieux de sortie et les réparations qu’on lui impose, le locataire peut contester le document qui a été signé. Si aucune solution n’est trouvée à l’amiable entre le propriétaire et le locataire, les deux parties peuvent se tourner vers la commission départementale de conciliation ou faire appel à un conciliateur de justice pour résoudre le litige. En cas de désaccord persistant, l’affaire devra être portée devant le tribunal.
Par ailleurs, les matériaux et éléments dégradés dont il n’est pas fait mention sur l’état des lieux d’entrée ne peuvent être mis à la charge du locataire. Cela montre tout l’intérêt de remplir l’état des lieux entrant avec la plus grande minutie et d’y noter chaque élément, aussi minime puisse-t-il paraître. Chez E-Gérance, nous vous proposons gratuitement un formulaire d’état des lieux qui détaille chaque point à prendre en compte afin de faciliter vos démarches.
ÉTABLIR UNE GRILLE DE VÉTUSTÉ POUR ANTICIPER LES LITIGES
Lors de la signature du bail, le propriétaire et le locataire peuvent convenir de l’application d’une grille de vétusté. Ce document introduit par la loi Alur définit une durée de vie théorique précise pour chaque équipement du logement (revêtements muraux ou du sol, réfrigérateur, cabine de douche, évier de cuisine, volets roulants, etc.). Le but étant de disposer d’une base concrète pour déterminer si des dégradations sont dues à la vétusté ou à un mauvais usage. Et donc de répartir, au moment de l’état des lieux de sortie, les réparations entre le propriétaire et le locataire sans pour autant faire naître de litige.
La grille de vétusté est à établir d’un commun accord entre le bailleur et le locataire à l’entrée dans le domicile. Elle est ensuite à annexer au contrat de location. Elle inclut habituellement des coefficients d’abattement forfaitaire annuels, qui peuvent être appliqués sur le prix des différentes réparations à effectuer.
Néanmoins, cet outil est limité : il n’existe toujours pas de grille de vétusté universelle inscrite dans la loi, et trouver un accord entre propriétaire et locataire n’est pas forcément facile en pratique.
Le saviez vous ?
La relation avec votre locataire est malheureusement tendue et vous craignez de voir naître des désaccords au moment de l’état des lieux de sortie quant aux réparations à effectuer ? Pour bénéficier d’un œil extérieur sur l’état d’usure et de dégradation du logement, vous pouvez faire appel à un huissier pour procéder à l’état des lieux. Cette solution implique le paiement de frais, qui peuvent être répartis entre le locataire et le propriétaire en cas d’état des lieux litigieux.